Eliminatoires CAN Total 2019: Les Marocains ont le triomphe modeste

Même s’il a brisé un signe indien et qu’il est sûr d’être présent à la prochaine CAN, le Maroc savoure modérément sa victoire de 2-0 sur le Cameroun le 16 novembre à Casablanca.

Youssef et Mounir ont le regard gêné. Mohammed aussi. Et ils ne sont pas les seuls Marocains qui manifestent joie et réserve ce soir du 16 novembre à Casablanca. « Le sport a gagné, l’Afrique a gagné, ce sont deux grandes nations de football », entend-on chez beaucoup d’hôtes marocains à l’hôtel Farah Maghreb où les Lions ont établi leurs quartiers depuis le 9 novembre en vue du match éliminatoires de la CAN Total 2019. A l’aéroport, au point de contrôle de sortie, un général marocain arrive incognito et engage la conversation sitôt notre identité révélée à haute voix par l’agent de la Police frontières. « Beau match, je ne parle pas du score bien sûr, mais de la prestation des deux équipes, elles méritent de continuer à rehausser le niveau du football africain », lance-t-il, avant de nous souhaiter un bon retour au Cameroun.

Nous sommes le 17 novembre, lendemain de la rencontre Lions de l’Atlas-Lions Indomptables, qui a tourné à l’avantage des premiers dans leur antre de Casablanca. Le score de 2-0 en faveur du Maroc est bien trompeur. La preuve, la star de la rencontre est bel et bien l’arbitre gabonais, Eric Otogo-Castane dont les décisions ont été plusieurs fois litigieuses. Une réalité qui n’a pas échappé à la presse sportive marocaine dont les deux premières questions en conférence de presse d’après-match ont été centrées sur l’arbitrage et ses conséquences sur le jeu des Lions indomptables. Seedorf, le sélectionneur camerounais, a stratégiquement choisi à chaque fois d’éviter de poser le mauvais arbitrage au centre de cette rencontre.

Les joueurs ont, quant à eux, accusé le coup. « C’est la première fois que je perds un match et je suis amusé », a lâché le gardien André Onana sitôt qu’il a quitté la belle pelouse du stade de Casablanca. Karl Toko Ekambi, capitaine du jour et sanctionné d’un deuxième carton jaune pour simulation dans la surface de réparation à la 80ème minute du match. « J’ai pourtant bel et bien été accroché, et c’est moi qui paie là on méritait un pénalty », confie-t-il au milieu de ses coéquipiers tous remontés par les décisions de l’arbitre gabonais. Bassogog se demande toujours comment son coup d’épaule, une poussette à la 54ème minute peut avoir abouti à un pénalty pour les Marocains, cause du premier but des Lions de l’Atlas.

Par contre, le second but d’Hakim Ziyech, milieu de terrain de l’Ajax, marqué à la 66ème minute, ne souffre d’aucune contestation. Mais à ce moment-là, l’équipe de Seedorf, qui a livré une rencontre de bonne facture jusqu’au pénalty contestable, a baissé en régime. Dès les 15 premières minutes du match, le central gabonais avait déjà montré la couleur. Les deux adjoints de Seedorf, Joel Epalle et Jean Alain Boumsong, qui en ont vu d’autres, se regardent, mais ils ne disent pas mot. Dans leur carrière, ils ont connu ce type de situations où il faut jouer contre l’équipe adverse, l’arbitre et le public, qui a hué les Lions Indomptables dès leur entrée sur le stade pour l’échauffement.

Le message de l’entraineur-sélectionneur Clarence Seedorf, qui subit sa première défaite depuis son entrée en fonction en août 2018, s’est focalisé sur les failles de son équipe. « Un match de ce niveau se gagne ou se perd sur les détails. Et vous devez rester concentrer de manière permanente », a-t-il aux joueurs. Une transition déjà faite pour le match amical contre le Brésil le 20 novembre au Milton Keynes Stadium, dans une banlieue de Londres. La délégation des Lions indomptables a quitté Casablanca le 17 novembre pour la capitale anglaise à bord d’un vol spécial. Une partie de l’expédition marocaine n’ayant pu obtenir de visa d’entrée en Angleterre a rejoint Yaoundé le même jour.
Parfait N. Siki

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