Me Dieudonné HAPPI : « Je m’en vais le cœur léger »

Le Président du Comité de Normalisation de la FECAFOOT donne son sentiment au terme de son mandat à la FECAFOOT.
Fin de mission pour le comité de normalisation, quel est votre état d’esprit au moment au vous quitter la Fédération ?
J’ai le sentiment du devoir accompli. Mais je ne suis pas seul. Nous étions cinq dans le Comité de Normalisation de la FECAFOOT et nous avons travaillé dans un esprit d’équipe, en collégialité et avons pris du plaisir à avancer ensemble. Nous avons le cœur léger au lendemain de la fin de notre triple mission : gérer les affaires courantes, réécrire les textes et organiser les élections, dans un contexte de nécessaire réforme de la gestion de la FECAFOOT.
En effet, nous avons amélioré la gestion de la FECAFOOT par une réforme de la politique des ressources humaines. Nous avons doté la Fédération d’un statut du personnel, d’un règlement intérieur, d’un nouvel organigramme assorti de fiches de fonction et de qualification, d’une évaluation des droits du personnel qui enregistrait des retards d’avancement et de cotisations sociales de 7 ans voire plus. Nous avons fait baisser de 40% les effectifs de la FECAFOOT et lancé le processus de contractualisation d’une vingtaine de personnels dont la situation administrative était précaire.
Nous avons procédé à la mise en place d’un système financier et comptable à travers un manuel de procédures administratives, financières et comptables. Ce qui nous a permis de réduire de près de 70% les dépenses de fonctionnement entre 2017 et 2018. Et le quitus obtenu par le Comité de normalisation l’atteste à suffire. La normalisation a par ailleurs doté la fédération d’un schéma directeur informatique avec une planification des projets pour les 10 prochaines années. D’autres  réflexions liées à la gestion des équipes nationales et à la direction technique nationale ont été menées et le nouvel exécutif saura sans doute en faire bon usage.
De quoi êtes-vous le plus fier en 15 mois de normalisation et quels regrets ?
Je suis fier de l’ensemble de l’œuvre accomplie, qui redonne vie et envie aux acteurs, mais surtout de trois réformes : l’introduction du scrutin uninominal au comité exécutif pour que chacun soit face à son sort et l’institution du contrôle d’intégrité pour tout candidat à un poste électif. Je pourrais ajouter le fait que les membres des organes juridictionnels soient désormais élus et non plus nommés par le président de la FECAFOOT, ce qui garantit leur indépendance. Parmi les membres élus, il y a ceux de la Commission audit et conformité, qui pourront veiller sur les comptes de la fédération sans redouter des représailles du président.
Mon regret, c’est d’avoir eu à réduire les effectifs de la maison FECAFOOT, donc mettre à la porte certains employés pour arrimer la FECAFOOT aux standards exigés. J’aurais bien voulu ne pas avoir à le faire, mais c’était nécessaire pour l’amélioration du fonctionnement de la FECAFOOT. La compensation est que des employés autrefois en situation précaire ont signé des contrats de travail en bonne et due forme avec tous les droits rattachés.
J’ai vu à quel point notre football dispose de ressources pour son développement. Beaucoup de temps a déjà été perdu dans des batailles byzantines, il est temps d’aller de l’avant.
Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d’avoir préparé le terrain à un candidat ?
Je trouve cette accusation tellement inappropriée, absurde et blessante pour l’ensemble de l’œuvre accomplie par le Comité de Normalisation. Nous nous sommes donnés deux lignes de conduite en arrivant le 11 septembre 2017 : la bonne gouvernance et la neutralité. Nous nous sommes tenus très rigoureusement à ces engagements.
Le processus électoral que nous avons organisé et mené a reçu les félicitations de la majorité des acteurs du football, qui ont convenu qu’on n’avait pas vu pareil scrutin depuis bien longtemps à la FECAFOOT. Des élections départementales aux élections fédérales, nous n’avons jamais agi ni pour favoriser ni pour handicaper un candidat. Nous avons pris le soin de nous entourer d’éminentes personnalités à la réputation d’objectivité établie pour nous accompagner. Je les remercie d’avoir été les chiens de garde de ce processus électoral.
Si certains veulent m’attaquer sur mes amitiés réelles ou supposées avec certains acteurs du football, je leur réponds que je n’avais pas à renier mes vrais amis. Mais que dans mon rôle de président du Comité de Normalisation, cela n’a pas été pour eux un avantage. De plus, l’arme fatale de la neutralité que nous avons utilisée, c’est le respect strict des textes, ni plus ni moins.
 Au moment de votre départ, ne craignez-vous pas une annulation du processus qui viendrait réduire vos efforts à néant ?
Il est de la liberté de chaque acteur de saisir la justice. Le Comité de Normalisation n’a donc pas à craindre, mais à faire face. Nous avons fait un travail rigoureux, associé le plus large spectre d’acteurs, y compris les contestataires d’hier et d’aujourd’hui, pour élaborer des textes les plus consensuels possibles et en accord avec les lois nationales. Les projets de textes adoptés à la plus large majorité des délégués à l’Assemblée générale du 10 octobre 2018 avaient reçu le satisfecit de la FIFA. Ils ne sont peut-être pas parfaits, en tout cas il appartient au nouvel exécutif de poursuivre l’œuvre engagée.
Depuis six ans environ, le sort de la FECAFOOT et du football se joue dans les prétoires. Nos performances sportives en sont affectées, et cela devrait nous amener à réfléchir sur nos choix. En tout état de cause, je pense que le nouveau comité exécutif n’aura pas beaucoup de mal à défendre les textes et le processus électoral qui a conduit à sa mise en place car ils ne souffrent d’aucune anomalie.

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