MOT DU REPRESENTANT DE LA FECAFOOT AUX OBSEQUES DE JACQUES NGEA
Mesdames et messieurs en vos rangs et grades respectifs,
Chers membres de la famille,
La mort a encore frappé la grande famille du football camerounais. Et cette fois, c’est une icône qui s’en est allée. Jacques NGUEA ENONGUE, surnommé « la gazelle », nous a précédé le 1er juin 2022, dans les circonstances que nous connaissons tous.
C’est donc avec un cœur plein de chagrin que je prends la parole devant vous en ce jour, au nom du Président de la Fécafoot, Monsieur Samuel Eto’o. C’est à la fois un honneur et un devoir, car la nature a voulu que la Fédération Camerounaise de football soit associée à la tentative de secours initiée par la famille, dans le but de lui sauver la vie. Mais hélas, la mort a pris le dessus.
La Fédération Camerounaise de Football, par ma voix, tient à exprimer d’entrée de jeu, les condoléances les plus attristées de toute la famille du football camerounais, qui perd là, un de ses lions indomptables.
En effet, dès 1982 en Espagne, Jacques Nguea et ses coéquipiers ont su tracer la route en montrant au monde entier que désormais, la coupe du monde se fera avec l’Afrique, ou ne se fera pas. Pour notre première participation, Nguea et ses coéquipiers rentrent au premier tour, mais sans perdre le moindre match. Il a donc été de ceux qui ont montré le chemin de la conquête du monde, et la suite nous la connaissons.
Ces guerriers des années 80 nous laissent un héritage, chacun à son tour. Aujourd’hui, c’est au tour de Jacques Nguea de nous parler. Il nous dit : “j’ai fait ma part du boulot, à vous de faire le votre.”
Ce message, la Fédération Camerouaise de Football actuelle, présidée par Samuel Eto’o, l’a saisi. C’est pourquoi dès qu’elle a été informée de la maladie de notre frère, elle a pris des mesures d’urgence pour lui offrir ue chance de continuer de vivre auprès de nous. Malheureusement, ces mesures n’ont pas sauvé notre ami et frère. Et c’est ce qui nous attriste le plus.
Que de continuer à pleurer, la mort de Nguea doit sonner comme une alarme, et nous inviter à plus de travail afin que cela n’arrive plus, du moins pas comme ça.
Voilà pourquoi, la Fédération Camerounaise de Football travaille depuis quelque temps déjà, à obtenir de la CNPS un système adapté de sécurité social, qui permette aux footballeurs, de bénéficier de l’accompagnement minimal lié à leur métier une fois en retraite.
Bien plus, la fédération camerounaise de football travaille également à la mise sur pied d’une mutuelle, dont le volet santé permettra à tout footballeur, en activité ou à la retraite, de bénéficier d’une prise en charge immédiate en cas de maladie. L’objectif est de permettre aux footballeurs, de ne plus être pris de court lorsque la maladie survient. Car, étant donné que la maladie ne prévient pas avant de nous attaquer, le footballeur camerounais doit avoir la garanti d’être soignés dans le centre de santé le plus proche sans débourser de l’argent du fait de cette couverture sociale que le président Eto’o appelle de tous ses vœux.
En fin, la nouvelle politique implémentée par la Fecafoot vise à rendre sa dignité au footballeur camerounais, afin qu’il puisse vivre décemment de son activité au Cameroun, sans avoir à envier ses coéquipiers de l’hexagone. En effet, comme vous le savez tous, Jacques Nguea a joué dans deux clubs camerounais durant toute sa carrière : ayant commencé à OURAGAN DE LOUM, il est détecté par ATANGANA LOUIS DE GONZAGUE, un supporter du football, qui l’mène signer au Canon de Yaoundé, où il jouera jusqu’à la fin de sa carrière. Aujourd’hui encore, plusieurs footballeurs finissent leurs carrières ici au pays, et la fédération se doit de tout faire pour que la retraite ne devienne pas un fardeau pour eux, pour la société et pour la famille.
Notre présence ici aujourd’hui démontre que pour la Fédération Camerounaise de Football, tout footballeur mérite respect et considération. Qu’il ait joué au Barça ou à Kohi de Maroua, ils méritent le même respect. Pour ceux qui ont défendu les couleurs du Cameroun, c’est toute la nation qui leur est reconnaissante. La perte d’un seul de ces héros du ballon rond, nous attriste profondément.
Mesdames et Messieurs,
Au moment où nous nous apprêtons à mettre Jacques Nguea en terre, je voudrais, au nom du Président de la Fecafoot, faire une promesse : celle de transformer le football camerounais en un espace d’épanouissement et d’éclosion des talennts. La jeune génnération doit pouvoir être fière du chemin balisé par ces précurseurs, et valoriser leur héritage.
A la famille nucléaire si durement éprouvée, j’en appelle à plus de courage afin que cette épreuve vous renforce et vous fortifie.
Aux jeunes qui s’identifient à Jacques Nguea, sachez briller et tout donner, même votre vie, pour le rayonnement de notre sport roi, à savoir le football.
A tous les amis et connaissances venus pleurer ce lion, que nos larmes ne nous détournent pas de la prière au bon Dieu, afin que l’amé de notre ami, notre frère, notre coéquipier, repose en paix.
Adieu Jacques, et que la terre de nos ancêtres te soit légère.
Loum, le 23 juillet 2022